lundi 10 juin 2013

[France] 27-31 Mai: Dernière ligne droite, de Grenoble à La Roche-Blanche

Le retour à Grenoble a tenu toutes ces promesses: aprèm au Parc Mistral avec les copains, apéro à la Bobine, rencontre avec notre petite nièce Roxane, bon repas avec la fratrie Daudin le dimanche midi, bon repas avec les amis le dimanche soir et super accueil chez Mali & Lau (enfin surtout Malika qui a assuré!). Bon, par contre on a ré-attaqué le vélo un peu fatigués... même très fatigués...

Lundi: En mode hyper organisé.... [Grenoble à Auberives-sur-Varèze, 106 km et 730 m D+]
Quoi? on repart déjà?? Il faut dire que Jenn serait bien rentrée en voiture avec Marie et Ben, tout en sachant au fond d'elle que l'on ne pouvait pas craquer si près du but. Bon, ça va qu'aujourd'hui il fait grand beau et que nos copains Malika & Laurent ont pris leurs vélos pour nous accompagner jusqu'à Voreppe. Du coup on papote, on papote, on ne voit pas le temps passer que déjà il faut se dire au-revoir. Bin oui, ils ont un boulot, eux. On perd nos réflexes de cyclovoyageurs, pas de photo souvenir de notre quatuor (quasi quintette ;-)) qui n'est pas sans rappeler nos coups de pédales ensemble au Chili, à quelques changements près!
On craque pour un croissant à la pause en allant acheter du pain pour midi. Ils avaient raison les gens, ça "chante" lorsque l'on rentre dans une boulangerie française: "Bonjour madame, bonjour monsieur; une baguette s'il vous plait; mais bien sûr; Magnifique journée n'est-ce pas?; Bonne journée! Merci à vous aussi!"
C'est là qu'entre en jeu notre incroyable expérience de baroudeurs: on est parti sans gaz pour le réchaud et impossible d'en trouver sur la route. On cumule les erreurs d'itinéraires, on se perd, on fait demi-tour, on demande notre chemin, etc.  Il est 17h30 et toujours pas de camping sur la route. On se demande sérieusement où on va dormir ce soir surtout que sans gaz et sans eau, le camping sauvage paraît assez compromis... Au final il est 18h30 lorsque nous trouvons enfin un camping où se poser avec plus de 100 km au compteur. Pour une journée de reprise après un week-end de retrouvailles, c'est plutôt hard... On se retrouve à faire chauffer nos pâtes sur les fourneaux du restau' du camping (qui est normalement fermé le lundi), le responsable nous ayant un peu pris de pitié... Il ira même jusqu'à nous imprimer un bout de carte pour le trajet du lendemain.
"Bon bin moi je vais me coucher..." (Phrase désormais culte de Rémi!)

Grenoble- Le Néron
Tiens, cela faisait longtemps qu'on n'avait pas poussé nos vélos. Souvenir Souvenir. La pente est de 20% tout de même. " Les cyclistes du tour de France ils z'ont mis pied à terre" nous avait averti une petite dame de Renage. "Alors vous, vous allez pas y arriver avec vos vélos." Rémi a réussi et toc.
Ce soir on plante la tente, que l'on n'avait pas sorti depuis... hou là... 4 mois déjà!
Mardi: "Au moins on utilise nos couvre-chaussures."  [Auberives-sur-Varèze à St-Genest les Malifaux: 57 km et 1555 m D+]
La météo pourrie qui sévit depuis des mois en France nous rattrape et ne va plus nous lâcher... A peine quelques heures de répit le matin, le temps de plier nos affaires et la tente au sec, et c'est parti pour de longues heures sous la pluie. Puis ce sera la neige et le froid qui va avec. Heureusement ce soir, nous savons que nous allons dormir au chaud chez un couple de cycliste à St-Genest les Malifaux. 
Ce matin, on entre dans le massif du Pilat avec en prime un bon col à 1200 m qui nous attend. A cette altitude il y a 4 jours, on était sous la neige (voir notre post "L'avant dernière ligne droite"), d'où notre inquiétude légitime. On est tellement pris par notre discussion débriefing/ressenti de notre retour qu'on ne voit pas la montée passer! On réalise à peine qu'on est complétement trempé. Arrivé au col de l'Oeillon, c'est la tempête, on avise donc la terrasse d'un magasin afin d'enfiler des affaires chaudes pour la descente (et oui après un col, ça descend, hein Dou?!). Finalement on se fait inviter par Joseph, l'artisan du magasin, pour une boisson chaude dans son atelier. C'est pas de refus! Mais pendant ce temps-là, le temps se gâte sérieusement et au moment de partir il neige.. Pas question de rester bloquer au col, tant pis on repart sur nos vélos en serrant les dents. La descente nous rappelle étrangement celle du col de porte du 08 octobre de l'an de grâce 2011.
Une bonne douche chaude et un bon repas chez Karine et Julien seront comme toujours un grand réconfort. Il se trouve en plus qu'ils ont rejoint Ushuaïa à Quito l'année dernière, de quoi échanger toute une soirée!

Héhé, on sent qu'il y a des cyclistes qui se sont fait plaisir dans cette petite descente.
Montée au Col de l'Oeillon. On essaye de s'imaginer la belle vue qu'on aurait pu avoir.

Dans l'atelier de Joseph, artisan du bois, qui nous offre une pause café/tisane au col de l'Oeillon en attendant une accalmie. Ah non en fait au lieu d'accalmie, le temps n'aura fait qu'empirer... Y'a des jours comme ça.
Fais pas la tête Dou!
Tartiflette gentiment préparée par nos hôtes de la soirée. Miam miam!!
Chez Karine et Julien: Encore merci pour ce super accueil!!
Mercredi: Vive l'été  [St-Genest les Malifaux à St-Bonnet le Château: 57 km et 870 m D+]
Pour ne pas tomber dans un moral dépressionnaire, comme la météo en ce moment, on joue à fond la carte ironie et les jeux de mots (pourris) sur les patelins que l'on croise. En Asie on avait du mal à trouver des jeux de mots avec les villes, du coup on se rattrape ici ;-) Sinon que dire de cette journée? Pas grand chose en fait, si ce n'est qu'on a encore galéré sur l'itinéraire: trop de routes, trop de possibilités, finalement la Panaméricaine avait du bon.
Ce sera notre 2ème et dernière nuit en camping de ce tronçon. "Qu'est-ce que vous mangez ce soir? - De la soupe et des pâtes. - ça ne vous change pas beaucoup dis-donc!" nous répond la mère de Jenn au téléphone. "ah bin si parce que là on a de la soupe en brique au lieu de la lyophilisée et de la sauce pesto pour agrémenter les pâtes!" "mais toujours pas de fromage râpé?" arrrgh zut on a oublié...

No comment.
"Grêle en mai, ...  grêle en mai"
Grêle, épisode II: on s'abrite de nouveau comme on peut.
Montée qui n'en finit plus en fin de journée. Mais on lâche rien!
Dernier petit effort avant l'arrivée.
Saint Bonnet le château. Vue de notre camping "Ciel étoilé" (tu parles!)

Jeudi: ce soir c'est décidé, on se paye une nuit au chaud dans un gîte  [St-Bonnet le château à St-Anthème: 26,5 km et 450 m D+]

Aujourd'hui pas de neige, pas de grêle non plus, mais une bonne vieille bruine/pluie par 4°C pendant 3h30. Vraiment déprimant. Le moral des troupes est au plus bas. Au lieu de poursuivre jusqu'à Ambert comme prévu initialement, on s'arrête à St-Anthème pour passer la nuit en demi-pension à l'hôtel "Les voyageurs". La tenancière est bien gentille, devant notre hésitation première elle nous fait un "prix", il nous en faut pas plus pour craquer. Nous sommes les seuls clients, on profite donc du calme pour se reposer le reste de après-midi bien au chaud. En plus, pas de popote et pas de vaisselle à faire, on se fait servir de bons petits plats! Le soir on re-découvre la télé et ses programmes de choc. On se rassure en se disant qu'on a pas loupé grand chose en 1 an...

On ne retranscrira pas la blague de Rémi par égard pour nos lecteurs.*

Vendredi: Plus fort que le Lipez les Monts du Forez  [St-Anthème à Vic le Comte: 79 km et 1175 m D+]
C'est bien beau de faire des petites journées mais c'est qu'il faut tracer le lendemain. Une grosse journée nous attend donc car nous sommes attendus le soir chez un couple de cyclistes à Vic-le-Comte. Il nous reste donc 3 cols à passer et près de 80 km à pédaler. Et comme il semblerait que l'on soit dans une série de bis repetita, on s'est fait 2 descentes dans un épais brouillard. La journée est comment dire...horrible, exécrable, atroce ? Honnêtement elle sera dans nos annales de 'pire journée à vélo': pluie battante sans discontinuer, froid, brouillard donc, un long faux plat montant sur la fin. Franchement nous avions tellement l'air de pouilleux le midi sous notre abri-bus que les gendarmes, après être passés 3 fois en voiture devant nous, se sont arrêtés pour venir nous parler. Le drapeau du Laos accroché sur la remorque les a un peu intrigués. Ils ont dû se dire que si même les gens du voyage se mettent à faire du vélo, c'est que ça doit vraiment être la crise! ;-) Plus sérieusement, un des gendarmes a vécu 4 ans en Colombie du coup il était très intéressé (et impressionné) par notre voyage.
Autre anecdote: on s'arrête à Ambert acheter du St-Nectaire dans une fromagerie: Jenn y va seule avec son vélo, un petit vieux l'aborde: "Vous êtes la factrice?" -heu...non... je voyage à vélo en fait - ah bon, vous êtes pas la factrice alors? - (...) - ah bin je croyais que vous étiez la factrice avec toutes vos sacoches!"

Encore une fois le soir on est accueilli chaleureusement chez Nathalie et Jean-Louis avec qui nous passons une bonne soirée. Jean-Louis est prof d'EPS au collège allait Rémi et lui et sa femme sont partis 7 semaines faire du vélo en Nouvelle-Calédonie. Comme quoi le monde est petit!

Premier col franchi!
Et de deux!
Et un dernier col pour la route. On n'y voit pas à 2m. On va s'amuser pour la descente...
Les vaches françaises sont curieuses, c'est confirmé.
Nathalie et Jean-Louis, nos hôtes warmshower à Vic-le-Comte (photo prise le lendemain matin sur le départ).
Suite et fin de notre arrivée le samedi à la Roche Blanche dans un prochain article car c'était trop long pour tout mettre ici!!  Et oui on nous avait encore réservé pleins de belles surprises!



* "La dernière fois qu'on est passé là, ztipareil ou ztipapareil ?"

1 commentaire:

  1. Yop,

    Ah, enfin. J'ai bien cru que vous n'alliez pas mettre tout ça à jour. Ouf, me voilà rassuré. Et visiblement, c'était un peu comme nous dans la Drôme. Nous c'était le col de Grimone et vous celui de Toutée-Danl-Brouillard.

    Tenez, si vous voulez voir ou vous serez le WE prochain, vous pouvez avoir un petit aperçu sur:
    http://mespetitssentiers.blogspot.fr/

    En attendant de mettre en ligne la vrai version de votre itinéraire StEx-Grenoble.

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